mardi 4 novembre 2025 à 20h00


Rencontre autour des revues « Chimères » et « Les Nouveaux Cahiers pour la folie » avec Patricia Janody, directrice de « Les Nouveaux Cahiers pour la folie », Anne Querrien et Marido Garnier de « Chimères ».


Marido Garnier

Marie-Dominique Garnier est professeure de littérature de langue anglaise et d’études de genre à l’Université de Paris 8 – Saint-Denis, France, membre du Laboratoire LEGS-UMR 8238. Ses travaux plus récents portent sur l’écriture contemporaine à l’inter …

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Patricia Janody

Formée par plusieurs décennies de pratique psychiatrique de secteur, Patricia Janody exerce la psychanalyse en cabinet et selon divers dispositifs transférentiels. Derniers ouvrages parus : L’odeur de Mayotte. Une clinique des frontière. Epel, Paris 20 …

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Anne Querrien

Anne Querrien est une sociologue et urbaniste française. Ses recherches portent sur la politique de la ville et du logement social, et sur l’école comme « espace à libérer », ou encore sur le genre ou la dualité sexuelle. Animatrice entre autres du Mou …

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  • Érès
  • 2025
  • 200 pages
  • 9782749284644
  • 25 €

¡ Holà Tosquelles ! Chimères – n°107 | Collectif

À la différence de la plupart des soignants en psychiatrie, qu’ils soient médecins, infirmiers ou éducateurs, Tosquelles affirme que la première condition pour soigner les fous est de reconnaître la folie comme la condition humaine la plus partagée. Le psychiatre est aussi fou que le patient : la différence, c’est qu’il a réussi à canaliser sa folie vers des réalisations socialement utiles, reconnues par la société et pas seulement par lui-même.

Le message a largement débordé Saint-Alban et rebondit maintenant en Allemagne, en Autriche, en Italie. Les échos qu’en fait entendre Chimères renvoient à de multiples mots-clés : ergothérapie, vagabondage, indiscipline, autogestion, citoyenneté, forme de vie, immanence, résistance, pair-aidance, histoire potentielle, étrangeté, rêve, queer, poésie, zapatisme, Palestine…

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  • Epel Editions
  • 2025
  • 118 pages
  • 9782354275297
  • 10 €

Les Nouveaux Cahiers pour la folie – n° 15 | Collectif

Les Nouveaux Cahiers pour la folie ont fonction de passerelle. Ils font circuler des textes et des images provenant de diverses personnes impliquées dans les différents bords de la folie.

– Encore une catastrophe naturelle, je suppose.
– Une catastrophe, pour sûr. Quant à la qualifier de naturelle, c’est discutable.
– Un cyclone, par exemple, qui aurait tout arraché durant ton sommeil.
– Les cyclones arrachent plutôt les toits, figure-toi. Pour les sols, je te renvoie aux lois humaines.
– Tu veux parler du droit du sol ?
– Moi, par exemple, je suis né et j’ai fait toute ma scolarité à Mayotte, 101ème département français. Je m’y projetais sur un métier, et pourquoi pas une vie de famille. Eh bien finalement je me suis vu refuser le droit du sol.
– C’est possible, ça ?
– Tout ce qu’il y a de plus courant. De plus répétitif. De plus réel.
– Choquant. Mais maintenant que tu le dis, moi aussi.
– Toi aussi, tu es né à Mayotte ?
– Moi aussi je me suis vu arraché le droit du sol. Ce sol qui se construit à plusieurs, patiemment. Je te parle du lieu de soin où je me rendais depuis… je ne sais même plus depuis combien d’années : pftt ! démantelé d’un coup.
– Aïe aïe. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Les lieux de soins démontés — détruits — désagrégés les uns après les autres.
– Pas d’aujourd’hui, non, mais ça s’accélère. Ce qui se passe dans ces lieux, vois-tu, ça dérange trop les idées reçues. Alors on brandit le mot « soin » et on le vide de sa substance.
– Implosion… Volatilisation…
– C’est le cas de le dire. On ne touche plus terre.
– Je te vois venir. Tu établirais un rapport entre ces différents genres de privation de droit du sol.
– Exactement.
– OK, ça se tient. Quand même un peu vertigineux. Mais nous, à ce niveau, on ne compte pas.
– Et comment on compte ! Chacun compte. Chacune compte. Là où il ou elle se trouve.
– GEM comment tu parles.
– Pardon ?
– Oh, ne fais pas semblant de ne pas comprendre : j’aime comme tu parles.
– Tu me connais, j’ai souvent besoin qu’on me fasse un dessin pour comprendre

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